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Les portes du désir

Publié par : lucassbi le 19/08/2025
** NEW **

Le soleil de fin d’après-midi collait à ma peau, lourd et insistant, comme si la ville elle-même me poussait verscette porte. Je m’étais arrêté devant le sauna pour la énième fois en trois semaines, les doigts serrés autour dela bandoulière de mon sac, les épaules tendues sous mon t-shirt trop fin pour cacher la sueur qui me coulaitdans le dos. Cette fois, je le fais. Je me répétais cette phrase comme un mantra depuis que j’avais tourné au coinde la rue, mais mes pieds refusaient d’avancer. La façade en brique rouge, discrète, presque anodine, netrahissait rien de ce qui se passait à l’intérieur. Juste une petite plaque en laiton avec le nom du lieu, LesVapeurs, et une porte en bois sombre, légèrement entrouverte, comme une invitation—ou un piège.C’est là que je l’avais vu pour la première fois, trois semaines plus tôt. Un type imposant, chauve, la barbe tailléeau millimètre, les bras croisés sur un torse qui semblait sculpté dans le marbre. Il fumait une clope enm’observant, un sourire en coin, comme s’il savait déjà que je n’oserais pas franchir le seuil. Depuis, à chaque foisque je passais devant, il était là. Parfois seul, parfois avec d’autres mecs, toujours avec cette même assurancetranquillisante. Aujourd’hui, il n’était pas en costume—juste un jean moulant et un t-shirt noir qui épousaitchaque muscle de ses épaules. La cicatrice sur sa joue gauche, fine et pâle, brillait sous le soleil. Il m’avait fait unsigne de tête en me voyant approcher, puis avait écrasé sa clope d’un geste sec avant de disparaître à l’intérieur.Je serrai les dents. Putain, bouge.Un rire étouffé monta derrière moi. Une bande de mecs, la vingtaine, sortaient d’un bar voisin en se poussant,l’un d’eux me frôlant assez fort pour que je trébuche. Mon épaule heurta le mur, et la douleur sourde qui irradiadans mon bras me fit grogner. Parfait. Juste ce qu’il me fallait. La honte me brûla les joues. J’allais rebrousserchemin, encore une fois, quand la porte du sauna s’ouvrit dans un grincement discret.— Tu comptes rester planté là jusqu’à ce soir, ou tu rentres enfin ?Sa voix. Grave, un peu rauque, avec cette pointe d’amusement qui me faisait serrer les cuisses à chaque fois queje l’entendais. Je me retournai lentement. Victor Leblanc—parce que j’avais fini par demander son nom à un garsdu quartier—se tenait dans l’embrasure, les bras croisés, son regard bleu perçant me transperçant comme unelame. Il ne souriait pas, mais ses yeux brillaient d’une malice qui me fit frissonner.— J… je sais pas, balbutiai-je, la gorge soudain sèche.Il fit un pas vers moi. Puis un autre. Assez près pour que je sente l’odeur de son après-rasage, quelque chose deboisé et d’épicé, mêlé à une touche de sueur masculine qui me donna envie de mordre dans son cou.— Alors tu rentres aujourd’hui, murmura-t-il en penchant la tête, ses lèvres frôlant presque mon oreille. Je saisque ça va te plaire.Son souffle chaud me fit dresser les poils sur la nuque. Je déglutis, les doigts tremblants. Il recula d’un pas, melaissant l’espace pour respirer—ou pour fuir. Mais cette fois, quelque chose en moi céda. Peut-être la façondont ses yeux descendirent vers mes lèvres avant de remonter, lent, comme une caresse. Peut-être l’odeur dechlore et d’eucalyptus qui s’échappait du sauna, promettant une chaleur humide, des corps nus, des mains quiglissent sur la peau.Je fis un pas en avant.Puis un autre.Et soudain, j’étais à l’intérieur.L’air était épais, chargé d’une humidité qui collait instantanément à mes vêtements. Une lumière tamisée, dorée,baignait le vestiaire dans une atmosphère presque religieuse. Des casiers en bois alignés le long des murs, desserviettes propres empilées sur une étagère, le murmure étouffé de voix masculines quelque part plus loin.Victor referma la porte derrière nous avec un clic définitif. Le bruit me fit sursauter.— Bienvenue, dit-il simplement, avant de se diriger vers les cabines.Je le suivis, les jambes lourdes, le cœur battant à tout rompre. Il choisit un casier au fond, ouvrit la portemétallique avec un grincement, et commença à se déshabiller sans aucune gêne. Moi, je restai planté là, lesdoigts crispés sur la ceinture de mon jean, à le regarder enlever son t-shirt d’un geste fluide, révélant un torselarge, couvert d’une fine toison noire qui descendait en une ligne parfaite vers son nombril. Ses musclesroulaient sous sa peau à chaque mouvement, les épaules larges, les pectoraux saillants. Quand il baissa son jean,je retins un gémissement. Son boxer noir moulait un paquet imposant, la toile tendue sur une érection naissantequi faisait déjà saliver mes lèvres.— Tu comptes me mater toute la soirée, ou tu te déshabilles ? demanda-t-il en tournant la tête vers moi, unsourcil levé.Je rougis violemment, mais mes doigts obéirent enfin. Mon t-shirt atterrit ...

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