Je m’appelle Sally, et je vais te confier mon histoire. Rien que d’y penser, mes lèvres se courbent en un sourire fier. Ma vie n’est pas un conte, c’est une succession de nuits trop bruyantes, de chambres trop étroites et de miroirs qui reflètent ce que j’assume pleinement. Résilles, vinyle, corsets et cuissardes : ce n’est pas de la poésie fragile, mais mon armure, mon uniforme provocant, celui qui annonce que je suis là et que je prends plaisir à me montrer.Je me souviens de la première fois où j’ai enfilé mes faux seins en silicone sous une robe minuscule. Ce n’était pas une renaissance douce, c’était une victoire brutale, une affirmation éclatante. Les regards dans la rue ne m’offraient pas de romantisme, seulement une curiosité crue, parfois lourde, parfois agressive. Mais j’ai appris à aimer cette tension, parce qu’elle me rappelait que j’existais et que j’avais du pouvoir. Mes cheveux roux tombaient sur mes épaules comme une signature volontaire : je n’avais pas envie d’être discrète, j’avais envie d’être vue.La rue la nuit n’est pas un théâtre, mais je l’ai transformée en scène. Mes talons claquent et ce bruit attire autant les sifflements que les désirs. Je serre mon corset jusqu’à la douleur, parce que j’aime la douleur quand elle souligne mes courbes. Chaque pas est une provocation. Je ne suis pas une victime exposée, je suis une femme qui impose son corps, qui aguiche et qui se nourrit de ces regards.Mon aventure n’est pas seulement une quête de sensations : c’est ma vérité. C’est une faim que je choisis de nourrir, une compulsion que j’assume. Être nymphomane, pour moi, ce n’est pas un fardeau : c’est une couronne. Je poursuis ces instants brûlants parce qu’ils sont ma jouissance et ma force. Chaque rencontre est une conquête, parfois brutale, souvent désordonnée, mais toujours assumée.Quand je ferme les yeux, je ne vois pas seulement des draps froissés. Je vois des visages qui m’ont désirée, des chambres où j’ai imposé ma présence, des rires que j’ai provoqués. Ces souvenirs ne me pèsent pas : ils m’élèvent. Je continue à les accumuler, parce que ce sont mes trophées.Parfois, je ne tombe pas sur un seul homme, mais sur deux, trois, parfois plus. Dans un bar à la lumière rouge, dans l’ombre d’un parking désert, ou dans des hôtels de passage, je les attire parce que je le veux. Certains viennent par défi, d’autres par curiosité, mais tous finissent par céder à mon jeu. Ces moments ne sont pas tendres, mais je n’ai jamais cherché la tendresse. Ce sont des tempêtes dont je suis l’épicentre. Je ne subis pas ces rencontres, je les provoque, parce qu’elles m’emplissent et me définissent. Leur avidité ne me réduit pas : elle me glorifie.Dans ces foules d’hommes, il n’y a pas de place pour la délicatesse, et cela me convient. Les rires sont lourds, les gestes pressés, les voix se chevauchent. Je sens leurs mains se poser partout, sans retenue, leurs corps qui s’imposent contre le mi ...

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