Le lendemain, Lupin demanda à Nicolas de préparer une valise. Il partait deux jours pour Etretat et prenait le train l’après-midi même. Son maître parti, le jeune homme s’acquitta rapidement des tâches habituelles et en début de soirée se dit qu’il irait volontiers faire un petit tour au bordel. Depuis qu’il était arrivé, il avait beaucoup vécu dans l’ambiance érotique de la maison mais posséder une bonne femelle ayant du savoir-faire lui manquait. Et comme il ne connaissait encore aucune femme dans la ville, visiter les prostituées étaient le meilleur moyen de satisfaire ses envies. En descendant du train quelques jours plus tôt, il avait repéré une maison ornée d’une lanterne rouge. Il s’y rendit directement. Il frappa trois coups. Presque aussitôt un judas s’ouvrit en grinçant légèrement puis se referma et la porte fut déverrouillée.- Quel plaisir, Monsieur, d’accueillir un aussi charmant jeune homme. Entrez, mon mignon.Il reconnut aussitôt la tenancière dans la femme qui s’adressait à lui. La quarantaine, les cheveux ramassés en un chignon d’où fusaient quelques mèches grises, les yeux maquillés avec outrance, la bouche tombante malgré un sourire forcé, la silhouette épaisse enserrée dans une robe noire à manches courtes et large décolleté, une vraie caricature de la mère maquerelle des romans qu’il lisait parfois. Elle tenait haut une cigarette d’un geste qu’elle voulait gracieux mais qui n’avait pour résultat que de mettre en évidence ces bras potelés. Et son parfum au patchouli, de mauvaise qualité, créait autour d’elle un nimbe de senteur qu’elle diffusait derrière elle en se déplaçant. Elle fit entrer le nouveau client dans une grande pièce qui servait de hall. Tout y était clinquant mais cependant sans mauvais goût excessif et la maison semblait propre et bien tenue. Nicolas balaya la pièce du regard. A sa gauche, deux filles assises en tenues légères sur un canapé interrompirent leur conversation à son entrée. Un peu plus loin, un bourgeois lutinait une brunette qui riait de ses paroles grivoises en buvant du champagne. Près d’une cheminée, deux hommes de condition certainement plus modeste plaisantaient avec deux filles qui ne tardèrent pas à les entraîner vers l’étage. A droite, enfin, un gros homme à l’œil vicieux et à l’épaisse moustache se faisait tailler une pipe devant tout ce petit monde indifférent au spectacle.- Mesdemoiselles, nous avons un nouveau client, dit la maquerelle aux deux filles de gauche. Accueillez-le bien je vous prie. Les deux jeunes filles se levèrent ensemble en souriant et virent se pendre aux bras de Nicolas.- Alors, mon Loup, dit l’une d’elle, on a besoin d’un peu d’amour ?- Plutôt besoin de tirer un bon coup ! lança le bourgeois du fond en riant. La brune qui l’accompagnait gloussa bêtement. Sans tenir compte de la remarque, les deux filles entraînèrent Nicolas sur le canapé.- Dis-nous ce qui te ferait plaisir, mon Moineau. Du champagne peut-être ?Nicolas n’avait que quelques économies et savait que la passe les entamerait déjà considérablement. Il demanda une Suze. La patronne qui avait entendu fit la grimace. La prestance du jeune homme lui avait fait espérer une certaine aisance mais de deux choses l’une : ou le client était une pince ou il n’avait pas le sou. Elle opta pour la deuxième hypothèse. Qu’à cela ne tienne, en redescendant les filles avaient intérêt à réussir à lui faire prendre un deuxième verre ! Tandis qu’il consommait sa liqueur de gentiane, les deux filles l’interrogeaient sur sa vie, sa condition, s’il était en ville pour longtemps… Nicolas restait évasif n’ayant nulle envie de se confier. Il n’était pas venu là pour bavarder. Il allait proposer à l’une d’elle de prendre une chambre quand les deux hommes montés quelques minutes plus tôt descendirent, furieux.- Méfiez-vous, messieurs, dit l’un d’eux à haute voix, les filles ici ne respectent rien. Puis s’adressant à la maquerelle : on en a pas pour notre argent. On a eu beau leur dire de s’arrêter, elles nous ont pompés pour nous faire venir en deux minutes. C’est du vol!La patronne éclata de rire.- Faut apprendre à se retenir mes chéris, mes filles c’est pas n’importe quoi. C’est qu’elles mettent du cœur à l’ouvrage ! Osez dire que c’est pas de la turlute de qualité !- Si, pour sûr, mais au prix qu’on a payé on pouvait espérer en faire un peu plus.- T’es soulagé, non ? Alors de quoi tu te plains ? demanda l’une des filles en descendant l’escalier.Tout le monde éclata de rire et les deux hommes, humiliés, se dirigèrent vers la porte. Au moment où ils l’ouvraient, un nouveau client apparu accompagné d’un tout jeune homme.- Bonsoir la compagnie, lança-t-il en habitué. Respects Madame Tellier. Comme promis, je vous amène mon minot. C’est le dernier. Faut m’en faire un homme.- Bonsoir, Père Antoine. Rosa, appela la michetonne charge-toi du jeune homme, puis elle ajouta à mi-voix au père, avec un air entendu : c’est la plus habile avec les puceaux.Rosa était l’une des filles qui s’occupaient de Nicolas, malheureusement celle avec laquelle il espérait monter. Elle prit le jeune homme par le bras et le conduisit vers l’escalier. - Un cordial, Père Antoine, pour fêter ça ?- Oui, mais avec une sucette, répondit le père en tendant une poignée de pièces à la tenancière. Il s’installa sur le canapé, à droite près du gros homme et ...
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